De la musique et des myriades de soleils
C’est en sortant violement de mon milieu que j’ai saisi à
quel point j’y étais profondément ancré.
Cette profondeur que j’avais avec tant
de gens ne s’est pas envolée, elle est restée là-bas. Vivre des années au même
endroit permet de créer de forts liens interpersonnels qui ne peuvent se bâtir
qu’avec le temps. Un temps que j’avais très mal estimé. Retrouvé des gens avec
qui le courant passe, des confidents pour ses secrets, des oreilles pour les
problèmes et surtout, des âmes pour le bonheur.
Je me trouve comme prisonnier de la trame sonore d’un film
que je n’ai pas vu. C’est bien, mais… je ne vois pas défiler d’images devant
mes yeux, pas d’émotions profondes ou complexes, je ne suis pas touché. Si vous
écoutez maintenant Song of Captivity and
Freedom sans connaître la série Doctor
Who, ça ne sera pas aussi extraordinaire qu’après avoir vu la finale de Journey’s End (Série 2, saison 4,
épisode 13)! Ce n’est même pas une question de confort ou d’habitude, mais de
compréhension. Et cette compréhension, je ne l’ai pas encore de mon nouveau
milieu, c’est donc difficile de me sentir vraiment en harmonie avec autre chose
qu’un livre depuis quelques semaines.
Cette même harmonie relationnelle, j’arrive à la retrouver
aisément au contact de ceux que j’ai quitté en quelques instants, nous
connaissons nos limites, la voix de l’autre évoque des mots, des lieux et des
histoires communes. Nous avons des points de référence communs à gauche à
droite, le courant passe fluidement.
Par contre, parfois, on tombe sur quelqu’un et la
compréhension, la complicité est déjà là. Ça m’est déjà arrivé, ces gens qui,
comme un disque de Ludovico Einaudi, nous sont familier d’avant notre rencontre
et avec qui on peut accéder à un niveau supérieur de discussion sans peur ni
doute dès la première rencontre.
C’est peut-être une des raisons pour laquelle la
réincarnation me parle tant. Même si toute ma rationalité hurle au néant
post-mortem et à la chimie hormonale toute puissante, mon cœur trouve parfois
auprès de certains une sérénité peu commune et instantané qui me fait douter
des théories les plus probables. Ce qui me fait tout de même me demander :
Un jour, l’explication rationnelle chimico-psychologique de l’amour prendra t-elle
le pas sur la magie qui l’entoure depuis toujours? Et si cela arrive, pourrions
outrepasser la définition froide de celle-ci pour en comprendre le sens profond
qui lui donnerait une puissance décuplée?
Je m’explique. Quand on s’est rendu compte que les étoiles
n’étaient que de grosse boule de plasma, elles ont perdu leur aspect mystique pour
devenir de la matière « terrestre » ou ordinaire. Mais d’un autre
côté, chaque étoile est devenue un soleil pouvant potentiellement abriter des
mondes différents du notre et tout d’un coup, le ciel est devenu un potentiel
infini d’histoires et d’aventures incroyables.
En sera-t-il de même pour les émotions?
Je ne sais pas, mais en dehors des émotions cette
concordance entre deux inconnus que j’ai souvent connus attend encore son
explication rationnelle et claire. Et si on arrivait à un consensus
scientifique, quel aspect de celui-ci viendrait sublimer la désillusion pour la
rendre encore plus fantastique que la folle théorie des âmes amies qui se
retrouvent entre deux vies?
Je ne sais pas, et j’imagine que la réponse est soit trop
simple pour que j’y pense, soit hors de portée de mon esprit et de ce qu’il
contient actuellement, surtout de ce qu’il contient actuellement…
Je m’excuse profondément du retard que j’ai pris, d’autres
projets ont accaparés mon attention ces derniers temps.
N’hésitez pas à commenter vos questions, commentaires ou
réponses.
Odin
Au niveau des émotions et de la découverte scientifique, au minimum pour le grand public j'ai bon espoir qu'elles ne perdront jamais leur charme. Sans même chercher, je pourrais nommer une dizaine de phénomènes expliqués scientifiquement depuis des siècles qui fascinent toujours et n'ont pas perdu ce petit côté "magique" pour ceux qui ne travaillent pas dans le domaine.
RépondreEffacerS'agit encore de ne pas être le chercheur qui découvrira la clé chimique des sentiments. Quoique s'il est assez passionné...
Quant à ces inconnus qu'on croit connaître, c'est à mon avis une simple question de similitudes en surface et de charisme personnel. Le sentiment de familiarité apparaît dès qu'on découvre plus d'un certain nombre d'intérêts en commun. En présence d'une personne de nature amicale, voire charismatique, c'est facile alors de passer d'une discussion légère sur un intérêt partagé, puis un autre, et au fil des mots se retrouver avec une profonde conversation sur le sens de la vie. Ça reste un coup du hasard, impliquant le bon sujet au bon moment et deux personnes intellectuellement compatibles.
Ou alors ce sont de vieux amis qui se retrouvent de vie en vie. L'idée est charmante.
L'idée est charmante.
EffacerCette suite d'événements, ces enchaînements feraient également parti de ce plan visant à retrouver de vieux amis que ça n'étonnerait pas le mystique en moi!
Il est vrai que le savoir et les concepts ne sont pas universels. Pour beaucoup, BEAUCOUP de gens (je m'en rend compte tout les jours à travailler dans un planétarium), le soleil est une planète, tourne autour de la Terre, est en pétrole (fait vécu...), la lune est une planète et ne tourne pas sur elle-même...