Deux
cents mots, Clever is the new sexy
Je lis!
Enfin! Après des semaines, je relis enfin, en Français, pour moi-même. Ça me fait un bien fou.
Enfin! Après des semaines, je relis enfin, en Français, pour moi-même. Ça me fait un bien fou.
Où avais-je la tête? Ne pas lire autre chose que du
Shakespeare durant si longtemps, je me suis fait mal et maintenant je dois
combattre la brume cérébrale et l’inaction littéraire. Lire, écrire. Maintenant
et beaucoup, sinon mon esprit périra dans les flammes glacées d’un néant
rectiligne tout droit sorti de Fahrenheit 451!
Je suis un anglophile, mais ma tête, mes pensées se sont
forgées et formées dans la langue de Bernard Werber et de Camus. Et ça, je ne
peux pas, je ne dois pas m’en détourner. Sans elle, je me noie. La brume
revient, le néant me guette.
Tout ça pour dire qu’après une longue période d’abstinence romancière malsaine, j’ai dévoré 200 pages et me suis couché à deux heures du matin. Comme quand j’étais petit, mais avec des examens finaux en approche
et un essai de 2000 sur les personnages d’Hamlet et Iago à remettre pour mardi.
Le poster en question |
Ça fait plusieurs fois que je fais l’erreur monstre
d’oublier de lire, à chaque fois, je perds une part de moi-même, celle que
j’affectionne le plus. Le Yann penseur, le Yann brillant et rapide, le Yann que
j’aimerais être en permanence. Celui sur lequel on pourrait faire un film.
Peut-être même une série télévisée en 13 saisons.
Deux cents pages et mon égo est déjà de retour.
Dans ma chambre (bon, elle n’est pas à moi et nous sommes
deux dedans…), j’ai un poster de Tyrion Lannister (Game of Thrones) ainsi
qu’une de ses citations. « My
mind is my weapon, my brother has his sword, King Robert has his warhammer, and
I have my mind… And a mind needs books as a sword needs a whetstone, if it is
to keep is edge. » (1)
Je tâcherais de regarder ce poster plus souvent… Celui sur
lequel je perds mon regard (et parallèlement mon temps) le plus souvent est
celui du Docteur et du TARDIS (de la série de télévision britannique Doctor
Who, le dixième Docteur pour ceux qui s’y connaissent).
Et non je ne rêve pas du corps de David Tennant (2) avec ce
poster, mais plutôt du concept même du personnage du Docteur. Pour ceux qui
l’ignore, le Docteur est un extraterrestre de la planète Gallifrey qui, il y a
très longtemps, à volé une machine à voyager dans le temps et s’est mis à
courir depuis (au figuré, pas comme Forest Gump…). En
tant que fière représentant de la race des Seigneurs du Temps, Time Lords pour
les puristes comme moi, il ne meurt pas, mais se régénère en une toute nouvelle
personne à chaque fois qu’il est mortellement blessé ce qui permet d’intégrer
le changement d’acteur au scénario et de faire perdurer la série qui fête
aujourd’hui ses 50 ans.
Fin de la parenthèse, écoutez Doctor Who, retour au sujet
précédent.
Mon esprit ne s’égare donc pas sur le physique de l’acteur, mais
plutôt sur deux concepts. Le premier étant celui du voyage que je développerais
certainement bientôt (3).
Le second est celui d’un héros qui, à l’inverse de la quasi totalité des personnages jouées par Arnold Schwarzenegger,
n’a besoin que de son esprit pour résoudre les pires situations. Une personnalité
forte dont le courage ne le pousse pas à foncer tête baissée, mais plutôt à se
lever et prendre la parole, mettre le bon mot au bon endroit et surtout,
réfléchir rapidement et logiquement.
C’est, en plus de courir, ce que fais le Docteur, mais il
n’est pas le seul.
Les héros qui ont bercé mon enfance, les modèles qui ont
forgé l’adolescent que j’étais et les gens que j’admire le plus aujourd’hui ne
sont pas forts, puissants et indestructibles. Mes héros sont ceux qui viennent
à bout du mal (ou du bien (4)) avec leur simple esprit. Ce sont des personnages
logiques et rationnels qui arrivent à résoudre les pires problèmes sans casser
de porte et d’os. Parfois, ce sont les personnages les plus froid et distant.
Ils restent mes premiers et derniers modèles en date et ceux à qui je voue la
plus grande admiration.
Et par eu, je me définis plus que par tout autre chose.
Selon moi, un humain se définit par les autres humains qui
l’entourent.
Par conformisme ou originalité, mimétisme ou rejet, acceptation
ou déni. Et parmi ces autres êtres humains, il y a ceux de fiction qui m’ont
souvent plus marqué que mes compatriotes d’infortune du réel. L’image que je me
fais de ce que j’aimerais être dans l’absolu est un amalgame de ces personnages
brillants.
Je sens déjà les commentaires : « sois
toi-même ». D’accord, et qu’est-ce que c’est moi-même? Est-ce qu’au fond
de moi il y a un vrai Yann qui sommeille et attend de pouvoir s’épanouir alors
que depuis que je suis conscient ma vie n’est qu’un mensonge honteux de la
non-acceptation d’une créature intérieure qui ne satisfait pas pleinement les
aspirations d'un sur-moi dictées uniquement par les acceptations et dénis des autres instances humaines qui m'entourent par ce même sur-moi (5)?
Sherlock, un bon exemple de Clever is the new sexy! |
J’ai des doutes et jusqu’à nouvel ordre, je déciderai de ce
que je deviendrai en tenant compte de ce que je sais de moi et de ce qui est venu à ma vue et à mes oreilles.
Je déciderai de ce que je deviendrai avec en tête mes héros.
Je ne sais plus où j’ai pour la première fois entendu
« clever is the new sexy », mais je me rappelle que ça m’a tout de
suite marqué. Au diable les muscles et les têtes d’anges, la mode tourne
doucement à mes héros d’enfance.
Et si je continue sur ma lancée, je deviendrais un de mes
héros d’enfances.
Si mon texte vous inspire déni ou acceptation vous pouvez me laisser un commentaire et/ou partager.
Joyeux jour du Docteur
Odin
Light Yagami dans toute sa psychose/ splendeur. |
1. Mon esprit est mon arme, mon frère a son épée, le roi Robert son marteau de guerre, et j'ai mon esprit... Et le livre est à l'esprit ce que la meule à affûter est à l'épée. (Traduction non-littérale)
2. Car beaucoup sont dans cette situation.
3. C'est moi. Bientôt est relatif.
4. Par exemple Light Yagami de Death Note.
5. N'essayer pas de dire cette phrase à voix haute, elle est de celle qui n'existe qu'à l'écrit.
Voilà le retour du Yann penseur, du Yann brillant et rapide, du Yann que l'on tient en affection. (Sans considéré non plus le Yann cent pour cent anglophone et occupé comme la bête noire, ne t'y méprends pas.)
RépondreEffacerMais dis nous de qui sont ces fameuses 200 pages qui ont sues attiser ton égo !
Très sérieusement, je remercie le type qui les a écrites : je préfère ce Yann là que celui qui prenait la teinte défaitiste dans les derniers sujets. Cette nuance sombre qui ne te ressemble pas... Mais qui suis-je pour te dire à quoi tu dois ressembler ?
La réalité c'est que, comme tout le monde avec les gens que nous ne connaissons pas véritablement, je m'égare entre ce que tu es et ce que je voudrais que tu sois. Et c'est valable pour tout, je crois. Ainsi, nous passons notre temps à nous paumer entre ce que nous sommes et ce que nous aurions voulu être.
Maintenant que je les connais, je veux juste remercier tes modèles, tes héros, qui poussent le Yann "accompli". Et j'ai vraiment envie de passer plus de temps ici. Dans ce fragment de toi qui te mènes peut-être vers le Yann que tu cherches à être.
A ta manière, tu es peut-être déjà un héro. Qui sait ?
L’auteur se nomme Philip K. Dick, auteur de science-fiction et de fantastique décédé en 1982 un peu dément, mais dont l’œuvre est marquée, selon moi, par une imagination sans pareil, une structure littéraire toujours labyrinthique dont les éléments s’emboîtent comme les pièces d’un casse-tête et la création d’univers toujours juste peuplé d’êtres, la plupart du temps souffrants de problèmes mentaux généralisés.
EffacerJ’ai également lu un peu de Dan Simmons, une pure poésie parlant de vampires psychiques qui expliqueraient la plupart des tragédies du XXème siècle.
Quand j’étais petit, je rêvais d’être un héros agile et rusé ou le cerveau d’un groupe luttant contre le mal, aujourd’hui, j’ai tant été confronté à meilleur que moi, à plus intelligent, que je doute de la pertinence et de la possibilité de devenir un tel personnage.
Maintenant, je ne veux plus qu’être… a mad man with a box (référence directe à Doctor Who dans lequel le Docteur se décrit comme étant simplement un fou dans sa boîte).
Et ça me serait suffisant.
En ce moment, je suis a mad man with a computer et c’est déjà pas mal.
Odin