Et maintenant?
Je suis arrivé à Montréal sain et sauf. La ville
est paradoxale, je la comprends mal. Qu’est-ce que cette raffinerie de pétrole
aux allures de ville de science-fiction vient faire ici? Sommes-nous en
banlieue ou en ville? L’autobus passe aux 15 minutes? Les réponses sont
déroutantes ou incroyables. Moins que l’orage qui nous a frappés hier soir. Mais
la tempête c’est mon élément : je la vis, je la ressens. La foudre à causé une
panne de courant au restaurant cambodgien (toujours commencer par une soupe
Won Ton et terminer par un beignet à l’ananas!), je suis allé à la fenêtre
regarder la pluie battre le béton presque à l’horizontal sous les éclairs. Une
démonstration de force qui surpasse la futilité de la quasi-totalité des inventions
humaines. Quasi-totalité, car je crois que la conquête spatiale (oui, ce truc
qui se fait sabrer financièrement par presque tous les gouvernements, j’en
reparlerais) surpasse le génie et la puissance de l’orage.
À Stoneham, un autobus passe tous les matins et tous les
soirs à environ 800 mètres de chez moi. Si je le manque, c’est foutu. Difficile
d’aller au théâtre, à un concert ou à une lecture publique dans ces conditions.
Ce n’est pas la même organisation. Dans le même ordre d’idées, voir quelqu’un en
soirée signifie lui voler son divan pour la nuit et ne pas avoir une seule
seconde pour les devoirs.
Alors c’est assez enivrant pour le petit gars de Stoneham de
sentir qu’il peut se lever, marcher quelques mètres et avoir accès au plus
grand réseau de transport en commun de la province. Des milliers de kilomètres
qui s’entremêlent dans un dédale de rues encore plus imposant. Surtout, des
millions d’habitations et des dizaines de milliers de commerces. Parmi ceux-ci,
peut-être quelques dizaines d’intéressants, Stoneham vient d’être surclassé!
Je vais devoir en profiter. Qu’est-ce qui se passe
culturellement à Montréal ces temps-ci? Quelqu’un connait-il un salon de thé? Pas
un point de vente de thé qui s’est pourvu de quelques tables et d’un service
moyen, un vrai salon, un peu comme l’Arbre
à Palabre.
La nuance est difficile à faire si on n’a jamais eu le
bonheur de s’assoir sous les branches illuminées de l’arbre (factice) qui
domine l’endroit en question. Pour vous donner une idée, l’endroit vendait de
la chicha avant les lois anti-tabagisme. L’ambiance est très tamisée, les
tables et les chaises sont dépareillées, les tableaux sont littéralement
hallucinants et il y a deux coins où on s’assoit à même le sol sur des coussins
bariolés. C’est un endroit calme, un endroit qui a une âme, pas un Starbucks.
J’y ai passé des heures à jouer aux échecs et autres jeux de société, noyé dans
les effluves de thé et ce qui reste des vapeurs de chicha.
Pour ceux que ça intéresse, c’est sur la Wellington à
Sherbrooke, du côté où il y a un Village des Valeurs par rapport à la King.
C’est caché dans un demi-sous-sol.
Je vais essayer d’aller vivre le vertige des possibles cet
après-midi. Et peut-être trouver un autre Arbre
à Palabre.
Odin
Je viens de lire tous vos "post". Vous écrivez très bien je trouve.
RépondreEffacerJe vie à Sherbrooke présentement, c'est vrai que l'Arbre à Palabre est un salon de thé très bien.
Merci beaucoup!
EffacerOui, j'y ai passé des heures sans m'en rendre compte!