Who the
Hell I am?
Je continue de me le demander régulièrement. Avant de
m’endormir, devant un miroir, plongé dans un livre. C’est une question
incroyablement complexe et abstraite.
J’ai 19 ans et je n’agis pas comme un adulte, mais je ne
suis pas non plus un enfant. Mes comportements passent de l’immaturité totale au
plus grand professionnalisme en un clin d’œil. Une part de moi veut absolument
que je reste à jamais un enfant, mais une autre aspire à la grandeur, une
grandeur qui n’est pas celle d’un jeune homme qui s’amuse. Parfois, je crée une
apparence vestimentaire de gamin de manière volontaire et tente de me faire
prendre au sérieux, d’autres je m’habille n’importe comment et tente d’agir en
« grande personne » qui ne porterais pas un pantalon habillé sans
ceinture avec un T-shirt de festival de théâtre et des Converse…
Je doute très souvent de mon intelligence, celle là même
qu’on vante à ma place à gauche à droite (1). Je doute de tout en fait, autant
de mes qualités que de mes défauts.
Même physiquement, je n’ai pas la moindre idée à quoi je
ressemble. Les seuls choses qui sont sûres sont celles qu’il m’est impossible
d’ignorer ou avec lesquelles je dois gérer quotidiennement. J’ai les yeux
verts, les cheveux bruns et une barbe dont je prends soin pour avoir l’air de
quelqu’un qui ne prend pas soin de sa barbe. Je suis un petit peu plus petit
que les autres garçons, et c’est tout.
C’est le néant. Ai-je les sourcils froncés? Le visage rond?
La mâchoire proéminente? Un regard froid? Les oreilles décollées? Aucune idée,
et je ne manque pas de mots à mettre sur ce que je vois dans la glace. Je
n’arrive pas à le saisir. À le comprendre.
Et puis, comment définit-on un humain?
Par ses actions? Ses pensées? Ses goûts? Ses implications?
Un peu de tout?
Sans aucun doute, même si cela me ramène perpétuellement à
un paradoxe complet. Je suis inconstant et changeant, indescriptible,
insaisissable.
Devant moi, trois réflexions différentes peuvent expliquer
mon incapacité à me comprendre.
La première est la plus simple, je ne me connais pas
suffisamment, ou ne suis pas assez brillant, ou ne me questionne pas
suffisamment fort, pour comprendre l’être complexe et quinté-dimensionnel (à
quelques chose prêt, mais ce mot a la classe) que je suis. Une hypothèse qui
est à la limite du réconfort, il est possible de comprendre ce que je suis; et
de la déception, je suis incapable de comprendre ce que je suis.
La seconde implique que je sois paradoxal dans mon essence,
et donc que j’ai une bonne compréhension de moi en tant qu’être déroutant. Il
ne me reste plus qu’à l’accepter et approfondir cette piste. Dans ce cas,
suis-je le seul ainsi? L’humain en soit serait une créature de dualité? C’est
ce que je crois. Toutes mes réflexions m’y mènent depuis des années.
L’humain manque de stabilité et
d’omniscience dans sa propre tête pour n’être qu’une fine ligne droite sur une
feuille de papier. Il est un barbeau en trois-dimensions changeant dans le
temps et la conscience tente d’y voir clair figée dans un mouvement incohérent
et presque incontrôlable.
Finalement, l’humain pourrait être une créature que je
qualifierais, dans un abus de langage volontaire, de liée à la divinité. Ce qui
se résumerais par l’existence, en chaque homme et femme, d’une part d’être
venant d’un univers (dans tous les sens, larges et plus petits) différent du
nôtre où la raison que nous appliquons et les émotions que nous ressentons
n’ont soit pas court, son obsolète ou sont magnifiée par une forme de
conscience supérieure que nous ne saurions atteindre pour des raisons qui,
possiblement, échappent même à notre mode de pensée actuel.
On retrouve ce genre de légendes dans plusieurs cultures et
littératures. La divinité est en l’homme et lorsqu’on y touche, peu importe au
travers de quelle croyance, on a la foi.
Je ne crois pas poursuivre l’analyse plus loin aujourd’hui,
de toute façon, mon but reste de fournir des pistes de réflexions et rarement des
réponses, et mon rhume ralenti mes capacités.
Je reste assez réactif sur les commentaires.
1.
-Tu fais quoi dans la vie?
-Je suis étudiant.
-En quoi?
-En physique et littérature.
-Es-tu en train de me dire que je suis devant un génie?
-Heum?!?
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