samedi 23 novembre 2013

16. Deux cents mots, Clever is the new sexy

Deux cents mots, Clever is the new sexy 


Je lis!

Enfin! Après des semaines, je relis enfin, en Français, pour moi-même. Ça me fait un bien fou.

Où avais-je la tête? Ne pas lire autre chose que du Shakespeare durant si longtemps, je me suis fait mal et maintenant je dois combattre la brume cérébrale et l’inaction littéraire. Lire, écrire. Maintenant et beaucoup, sinon mon esprit périra dans les flammes glacées d’un néant rectiligne tout droit sorti de Fahrenheit 451!

Je suis un anglophile, mais ma tête, mes pensées se sont forgées et formées dans la langue de Bernard Werber et de Camus. Et ça, je ne peux pas, je ne dois pas m’en détourner. Sans elle, je me noie. La brume revient, le néant me guette.

Tout ça pour dire qu’après une longue période d’abstinence romancière malsaine, j’ai dévoré 200 pages et me suis couché à deux heures du matin. Comme quand j’étais petit, mais avec des examens finaux en approche et un essai de 2000 sur les personnages d’Hamlet et Iago à remettre pour mardi.

Le poster en question
Ça fait plusieurs fois que je fais l’erreur monstre d’oublier de lire, à chaque fois, je perds une part de moi-même, celle que j’affectionne le plus. Le Yann penseur, le Yann brillant et rapide, le Yann que j’aimerais être en permanence. Celui sur lequel on pourrait faire un film. Peut-être même une série télévisée en 13 saisons.

Deux cents pages et mon égo est déjà de retour.

Dans ma chambre (bon, elle n’est pas à moi et nous sommes deux dedans…), j’ai un poster de Tyrion Lannister (Game of Thrones) ainsi qu’une de ses citations. « My mind is my weapon, my brother has his sword, King Robert has his warhammer, and I have my mind… And a mind needs books as a sword needs a whetstone, if it is to keep is edge. » (1)
L'autre poster en question

Je tâcherais de regarder ce poster plus souvent… Celui sur lequel je perds mon regard (et parallèlement mon temps) le plus souvent est celui du Docteur et du TARDIS (de la série de télévision britannique Doctor Who, le dixième Docteur pour ceux qui s’y connaissent).

Et non je ne rêve pas du corps de David Tennant (2) avec ce poster, mais plutôt du concept même du personnage du Docteur. Pour ceux qui l’ignore, le Docteur est un extraterrestre de la planète Gallifrey qui, il y a très longtemps, à volé une machine à voyager dans le temps et s’est mis à courir depuis (au figuré, pas comme Forest Gump…). En tant que fière représentant de la race des Seigneurs du Temps, Time Lords pour les puristes comme moi, il ne meurt pas, mais se régénère en une toute nouvelle personne à chaque fois qu’il est mortellement blessé ce qui permet d’intégrer le changement d’acteur au scénario et de faire perdurer la série qui fête aujourd’hui ses 50 ans.

Fin de la parenthèse, écoutez Doctor Who, retour au sujet précédent.

Mon esprit ne s’égare donc pas sur le physique de l’acteur, mais plutôt sur deux concepts. Le premier étant celui du voyage que je développerais certainement bientôt (3).

Le second est celui d’un héros qui, à l’inverse de la quasi totalité des personnages jouées par Arnold Schwarzenegger, n’a besoin que de son esprit pour résoudre les pires situations. Une personnalité forte dont le courage ne le pousse pas à foncer tête baissée, mais plutôt à se lever et prendre la parole, mettre le bon mot au bon endroit et surtout, réfléchir rapidement et logiquement.

C’est, en plus de courir, ce que fais le Docteur, mais il n’est pas le seul.

Les héros qui ont bercé mon enfance, les modèles qui ont forgé l’adolescent que j’étais et les gens que j’admire le plus aujourd’hui ne sont pas forts, puissants et indestructibles. Mes héros sont ceux qui viennent à bout du mal (ou du bien (4)) avec leur simple esprit. Ce sont des personnages logiques et rationnels qui arrivent à résoudre les pires problèmes sans casser de porte et d’os. Parfois, ce sont les personnages les plus froid et distant. Ils restent mes premiers et derniers modèles en date et ceux à qui je voue la plus grande admiration.

Et par eu, je me définis plus que par tout autre chose.

Selon moi, un humain se définit par les autres humains qui l’entourent.

Par conformisme ou originalité, mimétisme ou rejet, acceptation ou déni. Et parmi ces autres êtres humains, il y a ceux de fiction qui m’ont souvent plus marqué que mes compatriotes d’infortune du réel. L’image que je me fais de ce que j’aimerais être dans l’absolu est un amalgame de ces personnages brillants.

Je sens déjà les commentaires : « sois toi-même ». D’accord, et qu’est-ce que c’est moi-même? Est-ce qu’au fond de moi il y a un vrai Yann qui sommeille et attend de pouvoir s’épanouir alors que depuis que je suis conscient ma vie n’est qu’un mensonge honteux de la non-acceptation d’une créature intérieure qui ne satisfait pas pleinement les aspirations d'un sur-moi dictées uniquement par les acceptations et dénis des autres instances humaines qui m'entourent par ce même sur-moi (5)?
Sherlock, un bon exemple de Clever
is the new sexy!

J’ai des doutes et jusqu’à nouvel ordre, je déciderai de ce que je deviendrai en tenant compte de ce que je sais de moi et de ce qui est venu à ma vue et à mes oreilles.

Je déciderai de ce que je deviendrai avec en tête mes héros.

Je ne sais plus où j’ai pour la première fois entendu « clever is the new sexy », mais je me rappelle que ça m’a tout de suite marqué. Au diable les muscles et les têtes d’anges, la mode tourne doucement à mes héros d’enfance.

Et si je continue sur ma lancée, je deviendrais un de mes héros d’enfances.





Si mon texte vous inspire déni ou acceptation vous pouvez me laisser un commentaire et/ou partager.




Joyeux jour du Docteur




Odin





Light Yagami dans toute sa psychose/
splendeur.
1. Mon esprit est mon arme, mon frère a son épée, le roi Robert son marteau de guerre, et j'ai mon esprit... Et le livre est à l'esprit ce que la meule à affûter est à l'épée. (Traduction non-littérale)

2. Car beaucoup sont dans cette situation.

3. C'est moi. Bientôt est relatif.

4. Par exemple Light Yagami de Death Note.

5. N'essayer pas de dire cette phrase à voix haute, elle est de celle qui n'existe qu'à l'écrit.