mardi 3 septembre 2013

13. Université

Université



Mes bagages gisent dans ma chambre comme les cadavres de l’été. Des semaines de retard, une accumulation de fatigue, beaucoup d’autres projets. Un petit stress dans la nuque, une pression dans les épaules, mal au nez… entre autres. Peut-être que ce ne sont que des allergies, mais je doute.

J’ai passé deux nuits chez moi, moins de 48 heures avec une mauvaise température  et pas assez de sommeil. Un adieu réel, je pars à l’Université. Le second en un été, mais un réel. Il ne reste qu’une chose en commun, le futur est complètement flou. Je n’arrive même pas à m’imaginer vivant dans un appartement, en collocation ou avec une fille. Je suis simplement incapable, comme si je n’avais pas encore accepté mes 19 ans, comme si je m’en foutais des responsabilités et que je trouvais ça simplement inintéressant.

J’ai trouvé quelqu’un déjà dans ma chambre, Jackson. Il étudie en théâtre, joue à Donjon et Dragon et aime beaucoup la musique de Broadway. J’ai sorti mes propres dés de Donjon et Dragon, et voila, un intérêt commun. Peut-être était-ce trop simple, comme si quelqu’un l’avait fait exprès.

Bishop's University, alias Poudlard en brique rouge.
D’autres personnes également, Owen qui veut que je lui apprenne le Français et qui connait déjà les « Avez-vous déjà vu », Cameron qui vient apprendre la biochimie, Anna qui vient d’Allemagne et s’en va en politique, Patricia de Vancouver avec qui j’ai pu marcher pendant que de la musique trop forte cassait les oreilles de Norten et de Pollack Hall (ce dernier étant le mien, oui, je me suis fait casser les oreilles pendant quelques heures).

J’ai même déjà eu une petite phase de « Je suis tout seul et je m’emmerde et tout le monde boit autre chose que du thé ce qui ne m’intéresse pas ». Je suis sorti, ai croisé quelqu’un et finalement, j’ai eu une discussion de trois heures.


Je n’ai pas beaucoup aimé Montréal, les odeurs y sont trop fortes et agressives, les gens ne sourient pas, ne se parlent pas, ne se regardent pas, beaucoup de choses y sont déprimantes.

Pourtant, j’ai réussi à y trouver des gens qui réussissent à me manquer après quelques dizaines d’heures à peine. C’est en arrivant ici que je me suis rendu compte à quel point j’avais laissé quelque chose d’énorme derrière moi, mais la seule pensée qui m’empêche de déprimer à ce propos est le souvenir de la sensation que j’avais en arrivant à Montréal après avoir quitté Québec, un abandon, un arrachement, et un manque d’espoir concernant les liens que je saurais tissé au cours des prochains mois.


Je m’excuse sincèrement de la lenteur que j’ai pris à répondre, j’étais entre trois gros projets, deux déménagements, une quinzaine de séparation et une panne d’inspiration rémanente.

N’hésitez pas à commenter ou partager si le cœur vous en dit.

Odin



1 commentaire:

  1. Dis-toi que malgré tout, Montréal s'ennuie un peu de toi pareil. Quelques jours depuis ton départ, c'est gris au point où on croirait que le ciel va nous tomber sur la tête, et pas un jour s'est passé sans qu'il pleure. (Like clockwork, pretty much. Même heure, même orage.)
    La populace reste toujours aussi morte, et c'est toujours aussi... laid, for lack of a better word. Mais tu as réussi à marquer des gens, des endroits, des choses. Je me rappelle encore très clairement un trajet d'autobus complètement inutile. Les gens demandent un nom de plus sur la liste de ceux potentiellement disponibles pour une soirée. Je me suis remise au Earl Grey.
    ... Ainsi de suite.
    Tu t'es glissé dans nos vies (ou du moins dans la mienne), mine de rien.
    Alors si l'expérience démontre quoi que ce soit, puisque l'Histoire se répète malgré tout, c'est que tu vas très probablement t'en sortir. Et probablement encore mieux que tu le penses.

    Courage.
    Gabrielle

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