dimanche 27 octobre 2013

15. Feuille d'automne

Feuille d’automne


La feuille en question
Je peux arrêter de regarder avec angoisse les arbres qui rougissent, j’ai réussi à attraper une feuille d’automne.

Une feuille par automne. Parfois plus, mais après une, je sais que je peux m’arrêter. Ce qui m’inquiète, c’est si je serais toujours capable d’attraper une feuille par automne dans 50, 60, 70 ans. Je ne sais même pas si j’ai peur de ne plus être capable de courir derrière les feuilles ou si j’ai peur qu’il n’y ait plus de feuilles derrières lesquelles courir. Je sais encore moins lequel est le pire, est-ce que j’aime plus les feuilles ou la course?


Un exemple parfait qui me tape
sur le système
Quand on parle d’environnement, j’ai l’impression que tout le monde m’énerve. Les environnementalistes comme les pollueurs. Mais bon, si tout est blanc et noir, je prends le côté des environnementalistes…

Si les environnementalistes m’énervent, c’est surtout parce qu’ils cherchent à faire réagir, à conscientiser, créer une révélation. Créer une révélation, c’est le point qui m’énerve le plus. Ceux qui lavent leur allée de béton à la hausse n’auront pas de révélation, pour les arrêter, il faut une loi. Ceux qui dirigent les pétrolières ne fermeront pas leur entreprise, pour les arrêter, il faut une loi. Ceux qui refuseront de changer leur voiture à essence pour une électrique ne verront pas la lumière brusquement, il faudra une loi.

Alors même si j’accueille dans ma demeure le dieu de l’environnement et que mon esprit s’ouvre  miraculeusement à sa lumière sacrée, je ne parviendrais qu’à me taper sur les nerfs, surtout dans une province ou le parti vert a eu un des pires scores quant à l’évaluation de son programme environnemental, dans un pays où le gouvernement en place fait des campagnes publicitaires pour présenter les pétrolières comme les sauveurs de l’humanité, sur un continent marqué par la mort de milliers de bisons et les grandes rues de Détroit.

Je me sens cynique.

Ou plutôt, je me sens suffisamment stoïque. Je ne m’en fais plus, ou encore juste assez. L’équilibre entre ne pas se faire mal d’être impuissant et de ne pas se faire mal de perdre espoir. Je préfère encore être impuissant que de perdre espoir.

Hope. It is the only thing stronger than fear. 
J’aime beaucoup le fait que le film Hunger Games ne fasse pas que suivre Katniss comme le roman, ça nous permet de voir un peu plus le président Snow et particulièrement, d’entendre son discours sur l’espoir. Garder l’espoir, quelque part en chacun de ses « sujets », car si ils sont sans espoir, ils sont dangereux. Mais surtout ne pas trop en donner.

Bref, l’histoire de la vie?





Université :


L’Université, haut lieu du savoir et de la connaissance. Le début des vraies études, la récréation est finie. Des gens sérieux, qui veulent réussir et aller plus loin.


Non.


J’ai connu plusieurs philtres académiques. Du primaire au secondaire, du secondaire au cégep, du cégep à l’Université.

Chaque fois, à première vue, quelque chose de mieux, au niveau académique la difficulté est croissante, au niveau personnel les gens gagnent en maturité.

Mais.

Mais pourtant, à chaque fois, après quelques semaines, tout tombe en ruine. Je suis au jardin d’enfant, seuls les jouets ont évolué.

Même la difficulté reste à peu près la même.

Peut-être la proportion de gens qui me ressemblent augmente-elle chaque fois, peut-être que mon talent à les trouver augmente lui aussi. Toujours est-il qu'au final, je cours tout seul (1), tout droit, sachant pertinemment que mon parcours n’aura pas de fin, comme celui de ceux qui, comme moi, étudient la physique.

Je suis étudiant en physique, j’étudie l’infinie qui s’éloigne plus vite que je n’avance. Merci à Pascal pour cette pensée macabre.


Si les gens qui m’entourent sont des enfants, et que ces enfants sont aujourd’hui des universitaires, des gens au sommet de la pyramide du savoir, que sont les adultes?

AAAARRRRRGGGGGG

La société, c’est ça, on fait semblant de ne pas jouer que par fierté, on y trouve des prétextes, c’est l’âge. Je cours en direction d’un univers d’enfant, peut importe ce que je fais, je sens qu’ils seront là, majoritaires, à jouer.

Je n’ai rien contre jouer, mieux encore, je m'assume quand je joue, mais j’en ai contre certains jeux.

Comme la guerre.


Le pire dans tout ça?

J’en oublie à quel point la base, celle que j’ai abandonné au secondaire doit être loin en bas (2).

Et beaucoup de gens y restent, et ces gens votent (3).

Pour vous donner une idée, je ne me sens pas tout à fait prêt à voter. La politique parle de beaucoup trop de domaine pour que je puisse vraiment l’englober. Et aucun politicien, surtout, aucun parti, n’a les mêmes opinions que moi, de la même façon qu’aucune religion n’englobe toutes mes croyances.

Ça serait rassurant pourtant.

Ça serait simple.

Ma conscience.

Est un fardeau.





Si je vous avez quelque chose à raconter, je reste à l'affût de vos commentaires.

Bonne fin du mois international du dixième Docteur pour ceux qui comme moi écoute Doctor Who.
Pour les autres, bonne journée internationale du patrimoine audio-visuel.


Odin



1. C'est une référence timide, mais directe à J'cours tout seul de William Sheller. Je vous conseille la version avec le Halvenalf, celle New Age/Jazzie/je-sais-pas-trop-quoi est moins bonne.
2. Criez à l'élitisme. 
3. Encore. 
Pour ma défense.
Je ne crois pas en une élite, je crois en moi et peu en les autres. C'est peut-être pire. Je tiens ça de Ian Solo (Han Solo dans la version originale de Star Wars). 

2 commentaires:

  1. Un sujet par mois. Parfois plus, mais on ne s'en lasse pas...

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    1. En fait j'ai deux textes de couchés sur papier et une sujet qui vient de se rajouter durant la nuit.
      Le plus long est le transfert sur média électronique et la révision...

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